Energie
Les vaches converties en source dénergie propre
Aux USA, le Vermont se met au vert grâce à lengagement du fournisseur dénergie indépendant CVPS (Central Vermont Public Service) dans la production délectricité à partir de la valorisation de biomasse. Siégeant dans une région reconnue pour sa production laitière, cette société a joué un rôle moteur dans le développement dune technologie permettant de transformer le méthane issu des excréments danimaux en courant électrique. Ainsi, en 2005, la compagnie américaine lance le programme Cow Power qui propose à ses clients dacheter une partie ou lensemble de leur consommation électrique en payant une surtaxe de quatre centimes de dollars par kilowatt/heure avec lassurance que celle-ci est issue de la biomasse. La prime prélevée est ensuite reversée aux agriculteurs adhérant au concept, à limage dune aide à linvestissement.
Bien que ce système de financement repose exclusivement sur le civisme des habitants de la région, il se distingue par des résultats plutôt positifs puisquactuellement la demande en « courant vert » dépasse la capacité de production. Lexcédent nest pas perdu, loin sen faut, puisquil est redirigé vers les producteurs ambitionnant dinvestir dans ces projets de méthanisation.
Pour être capable de convertir le lisier de vache en source énergétique, la ferme doit se doter dune cuve spéciale appelée un « digesteur ». Le terme parle assez bien de lui-même. Sous laction de la gravité, le fumier descend vers le réservoir, enfoui dans le sol, dans lequel la température est maintenue à environ 38 °C. Durant une période dune vingtaine de jours, les bactéries vont digérer les composants volatiles et ainsi générer le biogaz. Ces bactéries dites anaérobies ont la particularité de pouvoir se développer dans un milieu dépourvu doxygène.
Au cours de cette phase, la moitié du phosphore ainsi que la majeure partie des éléments pathogènes sont éliminée. Par la suite, en brûlant, le biogaz va alimenter un générateur chargé de produire lélectricité, redistribuée aux consommateurs via un raccordement aux lignes de transport de la compagnie.
Les avantages de la digestion anaérobie sont nombreux. Outre le fait de créer du courant à partir dune matière première naturelle et inépuisable, cette technique a également le mérite de réduire les émissions de méthane rejetées dans latmosphère par ces grands pollueurs que sont nos amis quadrupèdes. Un réel bienfait quand on sait que ce gaz est lun des plus puissants gaz à effet de serre, avec un pouvoir de réchauffement 23 fois supérieur à celui du CO2.
Lultime avantage de ce procédé est plus spécifique au Vermont et concerne un autre domaine dapplication. Les fermiers utilisent traditionnellement la ripe de bois comme litière pour leur bétail. Mais, confrontés à un approvisionnement de plus en plus problématique, ils ont dû chercher un matériau de remplacement. La réponse est apparue dans le lisier de vache « digéré », ou digestat. Grâce à une séparation solide/liquide permise par une presse à vis, il est possible de récupérer le sous-produit solide et de le substituer intégralement à la ripe de bois. Les gains résultant de cette opération pourraient permettre de voir se développer un véritable marché parallèle. Quant au sous-produit liquide restant, il dégage beaucoup moins dodeurs et engendre dautant moins de nuisances que le fumier standard.
Pourtant, si cette campagne savère être une totale réussite dans cette partie du monde, son insertion en dautres lieux pourrait poser plus de difficultés. Tout dabord, le Vermont possède des cheptels dont les effectifs conséquents assurent une production susceptible de rentabiliser linvestissement. De plus, suite à ladoption du Farm Bill par le gouvernement en 2002, lEtat a adopté une politique de promotion de lénergie renouvelable réalisée à partir de biomasse. Dans ce cadre, avec le soutien du département américain de lagriculture (USDA), des aides financières incitant à investir dans les énergies propres ont été mises en place.
Il faudra également faire preuve dun esprit de citoyenneté égal à celui des habitants de la localité sans qui le projet naurait jamais pu se concrétiser.
ACTUALITE
Les territoires sont les acteurs clés de la production locale d’énergie
L’avenir de la production d’énergie en France trouvera tout son potentiel dans les territoires qui la composent.
La production locale d’énergie répond à une volonté sociétale souhaitant renforcer la responsabilité des acteurs locaux. Ces derniers développent d’ores et déjà les expertises qui accompagneront la transition énergétique. Solaire, éolien ou encore biomasse sont des technologies qui ont été impulsées par les tissus territoriaux des régions et des intercommunalités.
La diversification nécessaire des sources d’énergie place les territoires au premier plan dans la maîtrise énergétique nationale. Les chiffres viennent confirmer cette tendance : les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 23% de l’énergie finale en France, l’objectif est de les porter à 32% en 2030.
Une expertise garantie par les territoires afin d’assurer la transition énergétique
En matière d’énergie, les ressources locales sont les plus adaptées pour répondre aux besoins d’un quartier, d’une ville et de communes satellites. Le secteur de la construction offre des exemples très concrets comme les bâtiments à énergie positive.
Dans ce sens, régions et intercommunalités construisent des partenariats avec des acteurs privés. Ces réseaux constituent les intelligences collectives qui travaillent à partir des spécificités de chaque territoire. La production locale d’énergie d’EDF participe pleinement à cette évolution. L’opérateur historique s’est placé au côté des régions depuis le début de cette prise de conscience écologique, proposant aux acteurs locaux une pluralité d’expertises afin de les accompagner dans la transition énergétique.
Les acteurs locaux répondront aux enjeux de demain
Les territoires suivent une tendance éco-citoyenne oú le consommateur adopte une démarche responsable et informée. Dans cette perspective, les collectivités territoriales occupent une position stratégique, nourrissant le lien entre état et éco-citoyenneté. Elles sont essentielles pour mettre en avant une dynamique où l’économie respecte l’écologie. Les valeurs sous-jacentes à la production locale d’énergie sont ancrées dans les mots responsabilité, solidarité, confiance et partage. Les territoires s’inscrivent dans ces aspirations sociétales, ils transmettent l’image la plus proche et la plus forte d’un état définissant les possibilités énergétiques du futur. A la fois exemples et forces de proposition, les collectivités se présentent comme les acteurs clés de la production locale d’énergie. Leurs potentiels uniques permettra de maîtriser la stratégie et l’autonomie énergétique propres aux ressources de chaque territoire.
ACTUALITE
L’électricité, le sujet d’actu en été ?
Le premier juin 2019, avec une hausse du tarif réglementé proche de 6 %, EDF tremblait-elle pour ses 25,3 millions de clients (à fin 2018) encore abonnés au tarif bleu ? La saison étant particulièrement propice au changement et le marché remplis de compétiteurs, ces 23,5 millions d’abonnés au bleu allaient-ils tous basculer sur les nouveaux entrants ? Chaque consommateur allait-il changer et choisir son fournisseur d’énergie ?
À la fin mai, donc quasiment au même moment, était publié un sondage (réalisé en mars) par l’institut CSA pour le comparateur d’offres LeLynx.fr qui annonçait que 56 % des personnes interrogées ne savaient pas que leur facture allait augmenter. Entre temps, les médias communiquèrent largement sur l’augmentation du prix de l’électricité à grands coups de baisse du pouvoir d’achat. Cependant, l’étude révélait aussi que nombreux seraient le consommateurs qui profiteraient de l’augmentation pour changer de fournisseurs.
Les paradoxes de l’électricité d’été
Premier paradoxe, ce n’est pas l’augmentation des tarifs qui favorise les résiliations d’abonnements par milliers, mais… les congés scolaires. En effet, l’été est le moment le plus intense de l’année pour… les déménageurs. Qui dit nouveau nid douillet, dit… nouveaux contrats (et résiliation des précédents).
Le second paradoxe. Toujours en juin 2019, les médias nous rappelèrent que la chaleur estivale engendre des records de production énergétique. Par exemple, le jeudi 27 juin à 12H40 avec une consommation de 59.460 mégawatts, nous égalions presque le précédent « record » saisonnier du 22 juin 2017 (59.500 MW), chiffre RTE. La faute à qui ? Aux ventilateurs et autres climatiseurs. Plus il fait chaud, plus on refroidit notre intérieur en réchauffant l’extérieur…
Elle est verte mon électricité…
… et souvent moins chère ! Oui certains fournisseurs s’engagent à ce que votre consommation soit compensée par l’injection d’énergie d’origine renouvelable à volume identique. Faut-il se jeter sur ses offres ? Pas obligatoirement : on pourrait imaginer qu’en achetant son électricité à A, ce fournisseur de part ses engagements se force à verdir son réseau. Et bien non. En fait A, il va acheter des Garanties d’Origine (GO) à B. Le GO correspond à un MWh d’électricité d’origine renouvelable produit mensuellement dans la centrale d’électricité de B. Donc si B injecte 10MWh d’énergie renouvelable dans son réseau électrique, il peut vendre 10 GO au fournisseur A qui lui est installé ailleurs.
En conclusion
La plupart des acteurs énergétiques sont sur les rangs pour capter des nouveaux client, et l’été est particulièrement propice aux changements de fournisseurs. Engie, Total, EDF, mais aussi Casino tous alignés pour la course à la signature de contrats. Avec comme arguments le coût, les services ou encore une offre « verte ». Vous avez maintenant quelques cartes en main pour choisir le prestataire qui correspondra le plus à vos attentes.
ACTUALITE
Le Vatican en route vers le tout électrique
Dans leur résidence d’été, les papes Benoît XVI et son successeur François Ier, se déplacent aussi en papamobile. Il ne s’agit cependant pas du même modèle qui leur permet de traverser la foule lors des grands évènements publics, celui qui, depuis l’attentat dont Jean-Paul II a été la cible en 1981, est équipé d’une verrière pare-balle. Nous parlons là d’un exemplaire plus classique, où le souverain pontife peut s’installer dans de confortables sièges en cuir. Et bien devinez quoi : en 2012, c’est une voiture électrique française, la Renault Kangoo ZE, spécialement modifiée et aménagée dans des ateliers de la Mayenne, qui a été offerte au Pape par Carlos Ghosn.
Depuis l’annonce hautement symbolique de la conversion à la mobilité électrique du chef de l’Eglise catholique, le Vatican a persisté dans la voie des énergies propres : des panneaux solaires sur les toits du micro-Etat, dont l’installation a débuté en 2008 et s’est poursuivie ensuite, fournissent aujourd’hui 20% de l’électricité consommée là-bas, ce qui en fait le pays qui produit le plus d’énergie renouvelable au monde par habitant. Vous penserez peut-être qu’il est plus facile d’atteindre de tels sommets lorsque le pays en question ne détend que sur un demi-kilomètre carré et qu’il ne recense que 804 habitants (ce qui en fait évidemment le plus petit de la planète), mais tout de même.
Le Vatican ne semble pas vouloir s’arrêter en si bonne voie puisqu’il vient de signer un contrat avec le fournisseur d’électricité italien Enel X pour l’installation d’une vingtaine de bornes de recharges pour véhicules électriques. Vingt bornes de recharges sur un espace de 0,44 kilomètres carré qui propulseront immédiatement le Vatican en tête des pays les mieux équipés pour la mobilité électrique. D’ailleurs, le gouvernement vient aussi d’annoncer la conversion de la flotte de véhicules des Postes Vaticanes à l’hybride et à l’électrique.
A ce rythme là, et même si rien n’a été annoncé, la prochaine étape se dessine : appliquer à tout le territoire national les règles en vigueur dans certains centre villes qui ont instauré le péage urbain pour restreindre leur accès aux véhicules polluants. Après tout, depuis 6 mois, la ville de Madrid vient de prendre une telle décision, pour une zone de 5 kilomètres carré. 10 fois plus grande que tout le Vatican.
Sachant cela, pour imaginer le micro-Etat comme devenant le premier au monde à devenir 100% mobilité électrique, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement.
Photo : GaryCampbellHall/Flickr/CC